Mes petites histoires de la Dunlop...
Donc la passerelle va être repeinte… Dunlop s’écrira désormais Goodyear. Est-ce un si gros drame ? Je ne le pense pas même si au vu des réactions démesurées que j’ai pu lire ici et là, cela semble en meurtrir plus d’un parmi vous... Ça sera différent, évidemment mais si peu en fait… Répétons-le, ce qui a été officiellement annoncé par l’ACO et Goodyear n’est rien d’autre qu’un coup de peinture sur la passerelle actuelle. La structure reste, la forme reste, seule le lettrage semble devoir changer. Je ne veux pas dire qu’il ne s’agit pas là d’un petit séisme pour les fans du circuit. « La Dunlop », c’est un mythe, évidemment et je comprends qu’on soit touché par ce changement. Mais en prenant du recul, je n’ai pas beaucoup de doutes sur le fait qu’un gamin débarquant sur le circuit pour la toute première fois en 1926 sera probablement marqué à vie par « la Goodyear ». Et que si la firme d’Akron (Ohio) joue le jeu sur le long terme, le très long terme, « la Goodyear » elle aussi prendra le statut de mythe. Ce n’est qu’une question de génération(s). Seul hic, le long terme dans le monde d’aujourd’hui, c’est un… mythe !
Mais puisque Dunlop va céder la place au pied ailé de Mercure, il est temps de se baigner dans la nostalgie, de se remémorer le passé, de faire remonter les bons souvenirs liés à la passerelle grise… Mes souvenirs en l’occurrence…
Ma première au Mans date de 1975 et cette année-là, la Dunlop me marque évidemment. Mais je n’ai que 6 ans donc je n’en garde pas encore un souvenir bien précis. Deux ans plus tard, ce n’est pas la même chose…
1977, des larmes sur la Dunlop
1977 donc, l’année du deuxième duel Porsche-Renault Alpine ! J’ai 8 ans, j’ai absorbé les pages du Maine Libre dans les bouchons menant au circuit, je suis remonté comme un coucou suisse et les A442 jaune et noire doivent s’imposer, c’est une exigence de ma part ! Le départ me donne les plus grands espoirs car ça cafouille chez Porsche. La n°3 du duo foudroyant duo Ickx-Pescarolo (trois victoires chacun à ce moment-là) ne tient guère plus de trois heures, une bielle défonçant le carter moteur de la 936 ! La 935 Martini n’étant guère plus à la fête, Les trois A442 n’ont plus qu’une seule 936, la n°4 de Barth-Haywood, à contrer. Or celle-ci a connu un gros problème avant même l’abandon de la n°3. Elle a plongé à la 41ème place et ne peut donc plus gagner. La vie est belle pour les trois Renault Alpine et le petit garçon de huit ans peut aller se coucher serein ! Renault mène 3 à 1.
Mais les gens de Stuttgart ont de drôles d’idées ! Jacky Ickx étant devenu chômeur après le coup de la bielle, ils le placent sur la n°4 en renfort de Barth et Haywood. Pendant que je dors, le pilote belge fait tout le contraire, il roule à tombeau ouvert et remonte sur les Renault qui la jouent cool ! Mais qui souffrent d’un mal se nommant Hunaudières ! Les pistons des V6 turbo ne résistent pas aux contraintes des 5 km à fond absolu ! Et le château de cartes s’effrite doucement. Après que le clan ait perdu la A442 confiée à Oreca à Mulsanne dès le premier tour, la n°7 de Tambay-Jaussaud explose un piston vers 3 heures du matin : 2 à 1... Puis c’est au tour de la meilleure d’entre elles, la voiture de tête, la n°9 de Jabouille-Bell de connaître le même sort au bout des Hunaudières ! Pile au moment où papa me ramène sur le circuit ! Snif… 1 partout mais avantage Porsche car la 936, un peu fatiguée est désormais en tête puisque l’unique A442 survivante, la n°8 de Depailler-Laffitte a dû changer quelques pignons dans la boite… Au cours de la matinée, Gérard Larousse envoie donc Patrick Depailler au charbon pour reprendre le commandement et le clermontois obtempère. Il force le rythme, revient à 6 minutes de la Martini… L’espoir est là ! Mais lorsque les odeurs de barbecue envahissent de nouveau le circuit sur le coup de midi, ça sent la merguez cramée au cul de la A442. Normal, elle fume ! C’est fini… De 3 à 1, on est passé à 0-1 ! Tout suspense étant désormais ôté à cette course, nous allons donc rentrer. Mais je suis triste et au moment où nous allons franchir la passerelle Dunlop pour retourner au parking rouge, les larmes montent. Pile au sommet du pont, papa me console : « Elles gagneront l’an prochain ces Alpine… » Ça tenait du bisou magique, une année à l’échelle d’un bambin de 8 ans, ça parait comme une vie entière, c’est trop loin, beaucoup trop loin ! Mais force est de reconnaitre que papa avait raison. Un an plus tard, la « bulle », menée sur des œufs par Didier Pironi, tenait le coup jusqu’au bout !
1987, matin glorieux au pied du pneu géant !
Dix ans plus tard… Porsche est toujours là et écrase tout depuis plusieurs années. Les 936, la 935, la 956 puis la 962C empilent les victoires mancelles comme des perles. Et même lorsque l’usine fait faux bond comme en 1984 ! Bref, pour moi qui désormais dévore le moindre article traitant de l’endurance qui me passe sous la main, pour moi qui parvient même à acheter Auto Hebdo de temps en temps, pour qui suis abonné à Sport Auto grâce à mes parents, le retour de Jaguar a soulevé un enthousiasme fou : Porsche va enfin trouver à qui parler. La période dorée du groupe C s’ouvre ! Dès 1986, les XJR-6 prouvent qu’elles en ont dans le ventre et jouent longtemps avec les Porsche. Mais tout est trop neuf, il faut s’aguerrir… Stuck, Bell et Holbert ramènent un nouveau trophée à Stuttgart ! Mais dans le train qui m’emmène au Mans quelques jours après le bac de philo, quelques jours avant les autres épreuves de ce même bac, je lis et relis l’Auto Hebdo spécial Le Mans ou Tom Walkinshaw le clame haut et fort : les trois XJR-8 spéciales Le Mans ont évolué sur 80 points par rapport aux versions sprint qui ont glané quatre succès en quatre courses. Jaguar peut gagner, je le sais, je le sens. Et ce même si Porsche au Mans, c’est une montagne d’expérience…
C’est fou mais la course me refait le coup de 1977 ! Mes chouchoutes tirent très bien les marrons du feu dans lequel se retrouvent les moteurs turbo… Le carburant mis à dispo par l’ACO n’a pas les mêmes caractéristiques que celui des essais. Il est plus pauvre et les turbos n’aiment pas ça du tout ! A la fin de la première heure, le Joest Racing a perdu ses deux 962C, le Kremer Racing en a perdu une et surtout, l’usine a perdu la 18 ! A la fin de la première heure, Jaguar mène 3 à 1 face à Porsche ! Mais chez Porsche on a vite compris qu’un truc pas clair se déroulait. Donc à l’aide d’une Porsche 944 dans les allées du circuit, on a compris quels correctifs apporter aux injections des flat 6 ? On a ainsi sauvé la n°17 du trio victorieux de 1986, Stuck, Bell et Holbert ! Contrairement à 1977, elle n’a pris aucun retard face aux Jaguar et au contraire, elle vend très chèrement sa peau. Le duel est somptueux le samedi soir notamment entre la 17 et la 6 à l’heure dorée. Une vraie baston. 3 à 1, certes mais aucun avantage réel… Au cœur de la nuit, Win Percy perce son casque à bord de la Jaguar n°5. Il éclate un pneu dans les Hunaudières, la Jaguar s’envole, se repose lourdement, se retourne et glisse sur le toit pendant des centaines de mètres. Le casque de Win a longuement raclé la piste. L’ami de Tom Walkinshaw est choqué mais indemne. La n°5 est détruite. 2 à 1...
Avec mon cousin Didier, il est temps d’aller prendre un mini repos. Lorsque nous revenons en bord de piste au petit, tout petit matin, la baston est toujours frénétique entre Porsche et Jag’. Il n’y a pas eu de pertes supplémentaires chez les favoris et nous allons nous poster au pied de la Dunlop. Lorsque le soleil perce la constellation de petits nuages, un spectacle fabuleux, extrêmement excitant pour un réveil s’offre à nous. Dans la toute nouvelle chicane Dunlop, la Porsche, en tête, est précédée des deux Jaguar. Pendant de nombreux tours, le spectacle se renouvelle. La 4, 3ème à presque deux tours est la première des trois sur la piste. La 6 est dans ses roues, 2ème à un tour presque plein de la 962C n°17, elle-même dans les roues de la XJR-8. Après des années de domination absolue Porsche, Jaguar me donne exactement ce que je voulais : une vraie course, un vrai suspense et un spectacle magnifique. Tout cela au pied de la Dunlop ! Ce show de fou dure environ 30 minutes avant que les ravitaillements ne cassent le trio. D’ailleurs, pour Jaguar, ce mémorable lever de soleil signe le début de la fin. La n°6 ne va en fait jamais repartir lors de ce prochain arrêt : joint de culasse. 1 partout ! Quant à la n°4, devenue alors deuxième, elle va connaitre une matinée de dimanche bien compliquée et passera très souvent par son stand. Porsche a encore gagné… Mais l’année suivante, les XJR-9 feront le coup des A442 !
1988, l'émotion initiale !
Mon souvenir suivant est lié uniquement à la passerelle Dunlop, à elle seule. Et je pense, pour avoir lu certains commentaires que je ne suis pas le seul à avoir éprouvé cela. Nous sommes en 1988. Malgré mon escapade mancelle entre les épreuves du bac, j’ai eu mon diplôme avec mention « t’aurais pu bosser un peu plus, fainéasse. » Minimum requis pour décrocher le Bac dans la série C : 230 points. Score réalisé : 230 points. Pas un de plus ! Ça passait large ! Donc pour la suite, c’est direction l’Université. Nous habitions Metz alors. Et j’ai postulé dan deux IUT : Metz et Le Mans. Je suis accepté dans les deux IUT, il faut faire un choix… Devinez quoi ? J’ai choisi Le Mans ! Bien aidé par le fait que ma mamy habitait au bord de la Sarthe, rue Saint Pavace pour les connaisseurs… Donc pour l’édition 1988, je suis sur place et je vais donc pouvoir profiter de la semaine à fond. Je vais notamment pouvoir aller au Pesage, n’est-ce pas ? Eh bien non car ces salopards de profs de l’IUT m’ont collé un TD de Science des Matériaux le matin même du Pesage ! Absence rédhibitoire car éliminatoire !!! Donc la mort dans l’âme, au lieu de pouvoir enfin, pour la première fois de ma vie, admirer ces monstres de tout près, je polis des blocs d’acier avant de les attaquer à l’acide pour les contempler au microscope !!! Ce dont je me fous éperdument ! Je suis fou… Lorsque mon TD se termine, le Pesage (qui ne se déroule que sur une journée à l’époque, est terminé ou presque. Rideau…
Mais le lendemain, c’est mercredi, premier jour des essais et là, rien ne m’empêchera d’y aller. Je prends la route du circuit sur ma vaillante Dyane 6 de 26 chevaux et je me gare au Parking rouge. Lorsque je sors de la voiture, mes yeux se portent irrémédiablement vers l’autre côté de la rocade et tombent, vous vous en doutez, sur la Dunlop. Elle émerge au-dessus de tout le reste. En plus, en cette année 1988, la passerelle célèbre les 100 ans de la marque avec un éclairage au sommet du pneu. On la remarque encore plus... J’y suis ! Pour la première fois, je vais y passer 5 jours ! Je ne vais pas arriver en coup de vent et repartir aussi sec. Non, je vais en profiter à fond ! C’est fou !!! La simple vision de la Dunlop vient de provoquer chez moi une émotion dingue. Quelque chose que je ne risque pas d’oublier, même 37 ans plus tard ! Chaque fois que je reviens au Mans et que j’approche du circuit, la passerelle est souvent le premier élément que je perçois du circuit, tout comme vous j'imagine. Et à chaque fois, je replonge en 1988. Je n’ai plus jamais eu la même intensité dans l’émotion. Mais il y a toujours un gros quelque chose qui se passe…
1992, le coup du parapluie...
1992. 1992… Putain, 1992. Ceux qui n’ont pas connu cette époque ne peut pas imaginer notre état d’esprit juste avant cette édition au plateau famélique. Le groupe C est en train de crever sous les coups répétés d’une fédération maléfique. J’ai fait une série de 5 longs articles pour expliquer comment en 5 éditions, par la faute de Balestre et Ecclestone, nous sommes passés du paradis à l’enfer ! Si vous souhaitez vous miner le moral, ne vous privez surtout pas ! Et pour couronner le tout, comme si déjà, il ne suffisait pas d’avoir à se contenter de 28 voitures au départ (Oui, vingt-huit, je n’ai pas fait de faute de frappe ! 28 !!! ) Hyades, le dieu de la pluie a décidé de venir noircir le tableau un peu plus ! En ce samedi 20 juin, la Sarthe prend une douche ! Je vais passer ces 24 Heures avec mon petit frérot mais nous ne sommes pas bien équipés donc, en arrivant sur le circuit, direction la boutique ACO et hop, nous ressortons avec un magnifique parapluie jaune et bleu. Enfin, aux couleurs de l’ACO quoi ! Parce que vous dire exactement à quoi il ressemblait, je vais avoir du mal. Vous allez comprendre. Mais bref…
Lorsque l’heure est venue pour le tout petit peloton de s’élancer, il pleut toujours. Oh pas la grosse, grosse pluie. Non plutôt une pluie fine mais régulière qui fait que personne ne voit rien. Une pluie qui permet à la Mazda au moteur Judd V10, confiée au trio victorieux de 1991, Weidler/Herbert/Gachot de se retrouver de nouveau rapidement en tête et de manière totalement inattendue ! En fait, l’allemand Volker Weidler est à l’aise sous cette pluie comme seul un anglais peut l’être… Et la orange et verte créé une animation totalement inattendue dans les tribunes. Car les spectateurs britanniques ne peuvent s’empêcher de penser que cette Mazda, eh, c’est une Jaguar déguisée en japonaise ! Et il ne leur faut pas grand-chose pour s’enflammer ! Et c’est très bien, ça nous sort de la morosité ambiante… La pluie va durer jusqu’à la mi-course, Peugeot va reprendre rapidement la tête, la Mazda va poursuivre vaillamment son rôle de trouble-fête tandis que Toyota est handicapé par ses pneumatiques Goodyear sur la piste humide… Je ne dors pas de la nuit que nous passons à Mulsanne. J’ai laissé mon frérot, qui n’a que 13 ans alors, dormir dans la voiture. Je suis posé le cul dans l’herbe humide, à contempler la course. Fun fact, le phare avant gauche de la 905 n°1 offre un spectacle unique. Déréglé pour une raison que j’ignore, il déchire le ciel par un faisceau devenu quasi vertical. On voit bien qu’il a pris de l’angle sur ma photo du dimanche matin. Conséquence, on sait que la 905 n°1 termine les Hunaudières bien avant de la voir arriver. Car le faisceau lumineux le plus rapide du monde trace au loin dans la forêt le long du golf. Génial !
Lorsque le jour revient, je nous ramène, moi et mon frérot dans la zone du parking rouge. Nous descendons direct vers les Esses puis remontons gentiment vers la Dunlop. Avant d’atteindre la passerelle, nous nous posons et je fais deux trois photos dans la descente. La pluie a cessé mais nous avons conservé le parapluie avec nous au cas où… Vu que je suis chargé comme un baudet avec mon gigantesque sac à dos de montagne, contenant des fringues de rechange, mon matos photo (bien plus léger que celui que je trimballe aujourd’hui, de l’eau et des croque-monsieur froids, c’est mon frérot qui a en charge le fameux parapluie. A propos des croque, chaque année, j’en préparais une fournée le samedi matin avant d’aller sur le circuit et ça permettait de tenir les 24 Heures ! Bref, on s’en fout… Une fois mes photos faites, je remets le sac sur le dos, nous allons passer de l’autre côté de la Dunlop, du même côté de la piste mais dans la montée cette fois-ci. Nous nous arrêtons et contemplons une course qui commence à prendre sérieusement forme en faveur de Peugeot. Des écarts nets sont faits cette fois-ci… Soudainement, je me retourne vers mon frère et lui dit : « ben, et le parapluie ??? » Réponse : « Oh merde, je l’ai oublié sur la rambarde de l’autre côté de la passerelle ! ». Vite, nous repassons à nouveau du côté de la descente de la Dunlop mais très vite, nous voyons au loin que de parapluie sur la rambarde, il n’y a plus. Il a fait le bonheur d’autres spectateurs. Si deux des 905, une des Mazda et deux des TS010 auront bien tenu 24 Heures, le parapluie, lui, n’aura duré qu’une vingtaine d’heures. Oublié à côté de la Dunlop…Heureusement, il ne pleuvra plus ce dimanche !
Gommes neuves...
La passerelle, c’est le marqueur fort du circuit, un point emblématique. C’est un lieu de rendez-vous aisé à situer lorsque l’on veut retrouver des copains. Ses marches nous emmènent avec allégresse vers un ailleurs lorsqu’on les franchit allègrement le samedi. Elles sont beaucoup trop hautes, avec la fatigue, lorsqu’on les gravit le dimanche. On essayait toujours d’y apercevoir un bout de piste sous un autre angle. Les photographes tentaient de s’ouvrir de nouvelles perspectives depuis ses recoins. En 1999, des spectateurs avaient même réussi à se poser au sommet de la passerelle, profitant d’une vue imprenable sur la piste ! J’ai le souvenir également d’y avoir vu deux, trois fêtards, un peu trop fatigués et posés là, comme des larves en attendant que les brumes de l’alcool ne s’effacent !
Désormais, elle s’appellera Goodyear et non plus Dunlop. Oui, c’est une part de notre passé qui s’efface. A Goodyear maintenant de bien jouer le coup et de magnifier cet objet publicitaire unique. Vue depuis la chicane, la perspective aura bien changé en 2026 : la vue sur la passerelle Goodyear sera accompagnée en arrière-plan d’un hôtel grand luxe. J’espère surtout que celui-ci ne nous privera pas du lever de soleil sous la passerelle mais j’ai bien peur que…
Laissons maintenant le temps au temps… Oui, nous allons encore l’appeler un sacré bout de temps la Dunlop. Comme la Nouvelle Portion apparue en 1972 et dont certains continuent à la nommer ainsi alors qu’elle a désormais plus de 50 ans ! Oui, c’est évidemment une histoire de business mais notre sport a toujours été une histoire de gros sous, de tous temps ! Elle se nommait Dunlop parce que cette firme avait souhaité faire sa pub. Or la pub n’a rien d’immortel et n’est en rien gravé dans le marbre. Certains auraient voulu sanctuarisé « la Dunlop ». Mais le propre même d’une entreprise est de vivre puis de disparaître un jour. Dunlop n’est pas mort mais a changé de propriétaire. Goodyear ne pouvait continuer à laisser un concurrent se faire de la pub. C’était aux nouveaux propriétaires de Dunlop de continuer à s’assurer qu’elle se nomme ainsi. Goodyear a dû mettre plus d’argent, c’est une évidence et c’est le business. Que ça plaise ou non…
Mais le temps va faire son œuvre. Les jeunes vont découvrir le circuit avec une passerelle Goodyear et ne comprendront pas pourquoi on l’appelle Dunlop. Dans quelques générations, certains découvriront même, étonnés en consultant des photos d’époque, qu’elle n’avait pas toujours porté le logo de Goodyear ! Allez, ce n’est qu’un pit-stop au cours duquel on remet des gommes neuves, on a changé de manufacturier au passage. Ce n’est pas une si grosse affaire ;)
Laurent Chauveau

